Structures de recherche

Inserm

L’U942 intitulé MASCOT coordonne des projets de nouvelles prises en charge de patients en situations critiques.

Pour cela l’Unité explore un phénotypage très précis des malades, une compréhension des pathologies critiques et cordonne des efforts d’analyses de grandes données avec comme but d’identifier de nouveaux traitements, incluant des biothérapies.

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URC-EST

La recherche clinique est une discipline exigeante pour réaliser des études souvent complexes, multicentriques, de grande qualité, dans un contexte de compétition internationale, et de dispositifs réglementaires en perpétuelle évolution.

L’Unité de Recherches Cliniques de l’Est Parisien (URC-Est) est une structure d’aide et d’expertise pour les médecins et les paramédicaux dans toutes les étapes de leur recherche : préparation du protocole, obtention d’appel d’offre et de financement, mise en place et coordination des études cliniques, data management, analyse et publication des résultats.

Son expérience dans le domaine des essais cliniques, nationaux et internationaux, y compris dans les services des urgences, est un atout pour aider les membres du FHU IMPEC dans leurs travaux de recherche.

Axes de recherche

1. Prise en charge à la phase aiguë des patients critiques – Dr. Mélanie Roussel

Cet axe de recherche s’intéresse à la prise en charge précoce des patients en situation critique c’est-à-dire situation d’urgence mettant en jeu le pronostic vital. Par la recherche et nos travaux, l’objectif est d’améliorer le pronostic de ces patients pris en charge à la phase initiale en phase pré-hospitalière ou dans les services d’urgence. Ce workpackage se décline autour de 3 thématiques principales :

– L’arrêt cardio-respiratoire

L’arrêt cardio-respiratoire est une cause importante de mortalité. L’identification rapide de la situation et l’application de manœuvres de réanimation bien codifiées représentent les enjeux essentiels de la prise en charge de cette pathologie. Dans cette thématique, nos projets de recherche portent principalement sur la détection, la prise en charge et l’optimisation des soins précoces, notamment sur l’évaluation de la pertinence et l’efficacité des médicaments à administrer et le timing optimal pour entreprendre les gestes de réanimation ou de protection des voies aériennes.

– Le sepsis

Le sepsis est responsable d’une importante morbi-mortalité et sa prise en charge est une priorité pour l’organisation mondiale de la santé. La majeure partie des sepsis proviennent des services d’urgences. Une des problématiques est la définition et la détection précoce de la pathologie pour optimiser la prise en charge. Notre recherche se porte sur l’identification précoce du sepsis et sa gravité, par l’association de la clinique et des biomarqueurs en particulier. Nos travaux incluent aussi l’évaluation de procédures de soins et l’évaluation des recommandations et de leur applicabilité.

– Le patient polytraumatisé

Nos recherches portent sur l’optimisation de la prise en charge précoce du patient polytraumatisé. Dans cette thématique, des études sont en cours ou en projet visant à améliorer la gestion pré-hospitalière de ces patients en testant les risques et les avantages de l’hyperoxie ou de l’hypothermie.

Dans ces différentes pathologies ainsi que dans toutes celles engageant le pronostic vital à court terme, l’objectif de nos travaux de recherche est la sécurisation et optimisation de la prise en charge de ces patients, par une amélioration de la démarche diagnostique et une évaluation de la performance thérapeutique.

Dr Melanie Roussel
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2. Accès aux soins des personnes fragiles – Dr Anne-Laure Féral-Pierssens

Les travaux de cette thématique de recherche se déclinent selon deux angles d’approche différents. Le premier portant sur l’accès aux soins de populations spécifiques tandis que le second se place à l’échelle du système de santé. Il s’agit ainsi de:

– L’analyse ciblée sur des populations spécifiques qui présentent un ou plusieurs facteurs de vulnérabilité. La vulnérabilité est ici définie comme une situation de fragilité pouvant affecter différents domaines ou espaces (biologiques, physiques, économiques, sociaux, culturels). Il s’agit alors d’étudier le parcours de soins, les modalités de recours et les caractéristiques de la prise en charge en urgence d’une population particulière (patients âgés en perte d’autonomie, étrangers sans prise en charge sociale, femmes victime de violences, population carcérale, sujet en situation d’obésité, patients allophones, usagers fréquents des urgences…).

– L’étude des interactions entre l’organisation de l’offre de soins en amont et en aval des services d’urgence et les parcours des populations vulnérables. Les caractéristiques du système de santé influent sur les parcours de soins et sur l’accessibilité des populations vulnérables. Les travaux s’attachent ici à décrire l’impact de ces caractéristiques sur le recours aux soins urgents : introduction ou modification des dispositifs de protection sociale, développement de politiques publiques de santé spécifiques et ciblées, organisation territoriale de l’offre de soins, articulation de l’offre publique/privée ou encore ambulatoire/hospitalière.

Si certains de ces travaux sont descriptifs et observationnels, d’autres tendent à analyser l’impact d’interventions ou de politiques spécifiques sur l’accès aux soins, le recours et les prises en charge en urgence des populations vulnérables. L’analyse des politiques de formation et de sensibilisation des professionnels de l’urgence sur ces questions s’inscrivent aussi au sein de cette thématique.

Ainsi, les travaux menés dans ce contexte se construisent à l’intersection de plusieurs champs de recherche. Ils sont propices aux collaborations interdisciplinaires entre médecine d’urgence, santé publique, économie, sciences politiques et sociologie et permettent de mobiliser des méthodologies complémentaires tant quantitatives que qualitatives.

3. Recherche paramédicale – Judith Leblanc

Ce workpackage vise à encourager le développement de projets de recherche portés par des professionnels paramédicaux car il est essentiel de mieux évaluer les pratiques de soins dans les services d’urgences et d’élaborer des stratégies novatrices. Il repose sur la sensibilisation des professionnels à la démarche de recherche en diffusant la réalisation de projets de recherche en cours, en favorisant l’émergence d’idées de projets et en accompagnant leur réalisation, tout en incitant les démarches de formation universitaire (master, doctorat) ou de cycle court pour les professionnels paramédicaux. Ce workpackage regroupe des personnes ressources du domaine ayant une compétence et/ou une appétence pour la recherche.

Les travaux de recherche menés, en cours et à venir portent sur des thématiques variées et sont interventionnelles ou observationnelles. Ils sont par essence menés ou initiés par des professionnels paramédicaux mais reposent sur des participations d’équipes pluridisciplinaires. A titre d’exemple, nous pouvons citer quelques projets ou thématiques.

– Un projet portant sur l’impact d’un protocole de dépistage de la consommation de tabac et d’initiation du sevrage tabagique lors d’une consultation aux urgences a été soumis et retenu à un appel à projets de recherche de l’INCa pour lutter contre les usages et les addictions aux substances psychoactives.

– Dans le cadre de l’infection à VIH, les services d’urgences ont joué un rôle important ces dernières années dans l’évaluation des recommandations nationales. L’essai DICI-VIH mené en 2014-2015 dans 8 services d’urgences d’Ile-de-France a permis d’explorer une approche de dépistage infirmier du VIH ciblant les populations clés. Les autorités sanitaires françaises ont depuis recommandé un dépistage ciblé dans les milieux de soins non spécialisés. L’essai DEPIST-VIH, actuellement suspendu, portera sur l’évaluation de l’efficacité et de la faisabilité de la stratégie à grande échelle dans 18 services d’urgences de la région. Les résultats permettront de mieux adapter les stratégies de dépistage du VIH dans ces services et de définir la contribution infirmière.

– L’essai DEPIST-COVID financé par l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes et la Région Ile-de-France est en cours. L’identification des personnes porteuses du virus SARS-CoV2 et leur isolement très précoce est rendue difficile par la part importante de personnes asymptomatiques ou pauci symptomatiques qui transmettent le virus sans le savoir. La stratégie adaptée pour identifier ces formes qui échappent au diagnostic basé sur le repérage des symptômes reste à déterminer. L’objectif de l’étude est d’évaluer l’intérêt d’une proposition systématique de dépistage du SARS-CoV2 des consultants dans 18 services d’urgences d’Ile-de-France. Les urgences sont un lieu fréquenté par tous les segments de la population, y compris les personnes à plus faibles ressources. L’intérêt de l’étude est d’intensifier la proposition de dépistage parmi des populations qui peuvent être plus exposées au risque d’infection à SARS-CoV2 et ne pas être inclues dans les autres dispositifs de dépistage. Ce travail devrait permettre d’optimiser les stratégies visant l’identification des porteurs pauci ou asymptomatiques et contribuer ainsi au meilleur contrôle de l’épidémie.

– L’analyse des données de l’Entrepôt de données de santé AP-HP en adoptant une perspective infirmière ou paramédicale peut permettre d’étudier les pratiques infirmières et de développer la recherche dans les services d’urgences. Des professionnels paramédicaux se forment à l’utilisation des données de l’EDS. C’est un nouvel outil de recherche à développer.

– Enfin, la formation récente d’infirmiers de pratique avancée en France et la création d’une mention « Urgences » à partir de septembre 2021 favorisent l’émergence de nouvelles missions et l’évaluation de leur organisation et impact dans les services d’urgences. Des projets de recherche peuvent être envisagés avec cette perspective (en lien avec WP3 & WP2).

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4. Pédagogie médicale, erreurs médicales et facteurs humains – Dr Anne-Laure Philippon

Trois axes de recherche sont développés au sein de ce workpackage, qui a pour objectif d’analyser les situations de travail en médecine d’urgence, avec le regard centré sur les facteurs humains et systématiques qui contribuent à l’amélioration de la pratique médicale en situation d’urgence. Les questions de formation des professionnels de santé sont également au cœur du travail de recherche, et particulièrement l’apport de la simulation dans le parcours de formation.

Le premier axe de travail porte sur l’apport de l’évaluation par la simulation en médecine d’urgence. Plusieurs questions de recherche y sont actuellement traitées et portent sur la manière de développer un score d’évaluation d’une situation simulée, mais également sur l’évaluation des étudiants avec la simulation in situ, et donc sur le terrain de travail. Le travail se situe dans le cadre de l’approche par compétences.

Le deuxième axe de travail se concentre sur l’analyse de la simulation in situ : faisabilité de la mise en place, apport pour l’analyse du travail et impact sur la prise en charge des patients des urgences.

Le troisième de travail aura pour objectif l’analyse de l’activité, au sein des services de médecine d’urgence, et pose la question des sources d’erreur en médecine d’urgence, à partir de l’observation du travail et avec un regard porté sur l’analyse des facteurs humains et dans le cadre de la gestion de crise autrement appelée « crisis ressource management ».

Enfin un dernier axe de recherche porte sur la possibilité de réaliser des actions de prévention aux urgences, par des méthodes d’intervention brève, dans le cadre d’une approche à la fois multidisciplinaire (médecine d’urgence et addictologie) et interprofessionnelle (recherche médicale et paramédicale). Ce dernier axe de recherche est en lien avec le WP 3.

5. Vécu Urgences: stress et conséquences parmi les patients et soignants – Dr Jennifer Truchot

Vécu Urgences est un groupe de réflexion et de recherche pluridisciplinaire qui étudie l’impact d’un passage aux urgences sur les patients et leurs proches.
 
Vécu Urgences se donne pour mission d’établir un état des lieux des prises en charge actuelles et de mener des travaux de recherche pour améliorer l’expérience et les conséquences d’une consultation aux urgences.
 
– L’expérience du patient
L’admission aux urgences est une expérience exposant le patient à un stress multifactoriel. La douleur, le bruit, la mobilisation, la nature et les modalités de délivrance des informations quant à son état de santé sont autant de facteurs responsable d’un état de stress aigu, pouvant prolonger ses conséquences bien après le passage aux urgences.
 
– Le vécu des proches
Par ailleurs, l’admission aux urgences est une expérience collective, impliquant également le ressenti des accompagnants du patient. Ce ressenti est dépendant à la fois de la situation du patient accompagné, en particulier lors de situations spécifiques – annonce de maladie grave, fin de vie, naissance – et de la personne accompagnante – enfant, adulte, parent ou non…
 
– La place du soignant
Dans ce processus, le soignant occupe une place singulière puisqu’à la fois acteur du vécu du patient et des proches, et sujet à une expérience et un ressenti qui vont affecter la relation patient-soignant et peuvent causer un état de stress chez le soignant lui-même.
 
C’est ainsi en considérant ce trépied patients-proches-soignants que le projet Vécu-Urgences s’attache à identifier les facteurs de stress et d’évolution défavorable, et à proposer des interventions adaptées à l’ensemble des acteurs de cette relation.
Dr Jennifer Truchot